Mettons un doigt là. Puis deux doigts. Posons la main. Et sentons, ou ressentons. On peut décomposer notre interaction avec des objets par le biais de notre main (par exemple), de la façon suivante:

Le sens kinésthésique: c’est la sensation des forces. Notre système moteur nous informe en permanence de la position de notre bras, ainsi que des efforts que nous effectuons pour le mouvoir. Lorsque nous effectuons un effort mais que notre bras ne bouge pas, nous avons une sensation de force. C’est pas exemple le cas lorsque nous appuyons notre bras sur une table.

Le sens tactile: c’est la sensation des textures. Au bout de nos doigts (et plus largement sur notre peau), nous possédons des capteurs de pression qui nous donne une information sur le relief de l’objet. C’est ce qui nous permet de différencier facilement un objet lisse d’un objet rugueux, par exemple.

-Le sens thermique: c’est la sensation de froid ou de chaleur. Cette sensation nous renseigne sur deux points: tout d’abord, la température de l’objet par rapport à notre doigt (quand notre doigt est froid, les objets nous paraissent plus chauds). Ensuite, la nature de l’objet. Même si un morceau de bois et un morceau de métal sont à la même température, nous les percevons différemment. Pour nous, le métal est plus “froid” que le bois.

Le sens kinesthésique est, de loin, le sens qui a suscité de part le monde le plus de travail de recherche. La raison en est double: tout d’abord, c’est le sens le plus pratique, c’est celui qui nous sert à mouvoir les objets.

Ensuite, c’est aussi le plus facile à restituer, puisqu’il suffit de contraindre l’utilisateur (en ce sens, une table pourrait être un dispositif haptique primitif, puisqu’elle empêche d’aller en dessous). Cela est fait par l’intermédiaire de bras motorisés, à l’instar des bras de robots. Ces bras permettent de restituer des forces, en trois (uniquement les translations) ou en six dimensions (les translations et les rotations).

Le sens tactile (la texture) a vu, ces dernières années, un regain d’intérêt. On y voit un moyen de faire passer des informations plus fines qu’avec le sens kinesthésique, et peut avoir des applications dans la télé-opération (pour permettre de sentir des textures à distance).

La difficulté de la simulation de texture vient du fait que la surface et les forces à simuler sont à petite voire très petite échelle, cela est donc d’autant plus difficile pour construire un système capable de le simuler.

Le sens thermique (la chaleur): si le sens thermique n’a pas éveillé l’intérêt de beaucoup de personnes jusqu’alors, c’est qu’il n’est pas certain que celui-ci soit d’une grand précision, d’une part, et que d’autre part, nous ne l’utilisons que rarement à des fins “utiles”.

Pourtant, les sensations thermiques véhiculent certaines informations, par exemple quelque chose de tiède est généralement perçu comme agréable, alors que quelque chose de brûlant nous avertira d’un danger.

Ces informations peuvent être utilisées afin de transmettre un message, même sans rapport avec un matériau réel. Bien entendu, des dispositifs thermiques plus fins permettent de transmettre plus d’information, voire de donner l’illusion de matériaux réels.

(Source : www.haptique.com / techniquealexander.info)