Il y a quelques mois, fin 2009, la communauté scientifique mondiale a décerné le prix L’ORÉAL-UNESCO à cinq femmes, toutes chercheurs émérites, dont Lourdes J. Cruz, Professeur à l’Institut des sciences marines à l’Université des Philippines Diliman à Quezon, pour sa découverte des toxines des cônes (escargot marin) qui peuvent servir d’outils puissants pour étudier le fonctionnement du cerveau.

Depuis prés de 40 ans, Lourdes Cruz étudie les escargots de mer, en particulier le cône géographe, âgé de 50 millions d’années, qui possède un dard dans sa coquille par lequel il injecte un venin capable de tuer une personne en quelques minutes. « Des histoires ont toujours circulé dans les villages de pêcheurs, sans que les morts causées par les cônes soient toutes répertoriées », commente Lourdes Cruz.

Tous les pêcheurs des côtes pacifiques le connaissent. Ce  prédateur carnivore et  noctambule, qui agit sous la mer, est un  escargot marin à la coquille somptueuse, très recherché par les collectionneurs de coquillages. Ce  gastéropode est appelé cône géographe et son venin lui sert à se défendre ou à attaquer ses proies pour se nourrir.

Lourdes Cruz a travaillé sur l’isolement des molécules de ce venin. Grâce à ses recherches, à sa passion, un laboratoire pharmaceutique a développé un médicament anti-douleur mille fois plus puissant que la morphine, sans effet d’accoutumance, mais avec encore beaucoup d’effets secondaires, le « Prialt ».

Une découverte qui permet d’entrevoir une rémission dans le cas de douleurs extrêmement sévères.