Il est prouvé que les régimes hyperprotéinés favorisent la sensation de satiété et que l’assimilation des protéines entraîne une forte dépense calorique. Ils seraient donc plutôt efficaces. Alors pourquoi autant de peurs, autant de méfiance, autant de campagnes contre ces fameux régimes ?
Des carences
Le régime hyperprotéiné à base de sachet composé de poudre ne répond pas vraiment aux besoins des sens visuels, tactiles, olfactifs et gustatifs stimulés avec une alimentation normale. À plusieurs reprises, on a observé que la consommation de protéines en poudre sur de longue période, favorise des crises de boulimie. De plus, il semble que la qualité de ces produits soit très inégale selon les marques tant sur le plan de la concentration en acide aminé essentiel que sur le plan de leur valeur calorique en protéine.
Quant aux régimes hyperprotéinés qui suppriment les glucides et n’autorisent que les viandes animales, on ne peut passer sous silence le fait que l’on consomme à haute dose des molécules plus ou moins nocives, même sur une période limitée (médicaments, hormones de synthèse, antibiotiques, etc…) contenues aujourd’hui dans l’alimentation des animaux. Et lorsqu’il s’agit de poissons sauvages, la concentration en mercure, en PCB et autre polluant résidant dans la mer ou les rivières, peuvent se concentrer dans notre organisme lors d’une augmentation de la consommation de ces produits.
La (re)prise de poids
Une étude a révélé récemment que les amateurs de viande qui mangent tous les jours de grandes quantités de volailles et de viandes rouges ou transformées prendraient plus de poids au fil des ans que les personnes qui en consomment peu.
Or, certains régimes ( Atkins et Ducan) préconisent la viande rouge pour son apport en fer et en protéines mais d’autres la bannie.
Afin de mettre tout le monde d’accord, une étude a été réalisée dans des pays européens dans le cadre d’un grand projet nommé « European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition » (EPIC). Ce projet se penche sur de multiples facteurs de risques (activité physique, la nutrition, la consommation d’alcool, l’arrêt de la cigarette, manger hors de chez soi, l’obésité). Une partie de l’étude, menée par Anne-Claire Vergnaud à l’Imperial College London, s’est particulièrement intéressée au lien entre la consommation de viande et la prise de poids.
L’étude a été menée dans 10 pays auprès de 370 000 personnes. Les participants ont répondu à un questionnaire sur leurs habitudes de vie, leur alimentation et leur niveau d’activité physique. Leur tour de taille et leur indice de masse corporelle ont aussi été mesurés.
Ainsi, 103.455 hommes et 270.348 femmes âgées de 25 à 70 ans ont été suivis entre 1992 et 2000 dans 10 pays européens : France, Danemark, Suède, Espagne, Pays-Bas, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Norvège et Grèce. Leurs habitudes alimentaires et de vie ont été analysées sur une durée de 5 ans grâce aux réponses fournies par les volontaires à un questionnaire adapté en fonction du pays.
Selon les résultats, les sujets qui mangeaient 250 g de viande par jour avaient pris, après 5 ans, 2 kilos de plus que ceux qui en consommaient peu, mais qui avalaient la même quantité de calories en une journée.
La volaille, la viande rouge ainsi que la viande transformée (charcuterie, saucisse, bacon) ont été prises en compte, mais de façon générale, c’est cette dernière qui aurait l’effet le plus marqué sur la prise de poids.
Par ailleurs, chez les personnes affichant un surpoids, la volaille entraînerait une perte de poids, alors que chez les personnes actives, la viande rouge provoquerait une prise de poids plus marquée. L’effet de la viande sur le poids était plus visible chez les personnes âgées, les fumeurs et les sujets qui n’avaient pas d’habitudes alimentaires saines.
L’étude a été menée dans 10 pays auprès de 370 000 personnes. Les participants ont répondu à un questionnaire sur leurs habitudes de vie, leur alimentation et leur niveau d’activité physique. Leur tour de taille et leur indice de masse corporelle ont aussi été mesurés.
Les chercheurs soulignent que les produits à haute valeur énergétique, comme la viande, consommés en grande quantité, dérègleraient le sentiment de satiété. Ils ajoutent que les effets d’une forte consommation de viande à long terme sur l’appétit demeurent inconnus.
Ils soutiennent aussi que réduire sa consommation de viande fait partie d’un ensemble d’actions à prendre en considération en vue de perdre du poids, comme s’adonner davantage à une activité physique et diminuer son apport calorique quotidien.
Conclusion
Suivre un régime hyperprotéiné pour se débarrasser de kilos superflus, à long terme, peut engendrer certains problèmes en relation avec le manque de corps gras (pour certaines variantes), le manque de polysaccharides (sucres complexes) jouant un rôle important au niveau du système immunitaire.
De plus l’apport important de protéines favorise un excès de déchets azotés (acide urique, urée)qui peut finir par léser les reins (encrassement articulaire, goutte). Boire beaucoup d’eau tend à diminuer le taux d’acide urique et d’urée dans le sang certes, mais jusqu’à une certaine limite. Boire trop de liquide et néfaste à l’organisme: cela peut mettre à rude épreuve le cœur et les reins, et en cas d’insuffisance de ces organes, favoriser les œdèmes, la cellulite et la prise de poids.
(Sources: www.carevox.fr)