L’enfant unique en Chine a permis de réguler la croissance de la population. Trente ans après l’Etat compte en faire de même avec les chiens.

Face à la multiplication des animaux de compagnie dans la capitale chinoise, les autorités de Pékin ont lancé la politique du « chien unique » pour lutter contre le nombre croissant de cas de rage. Shanghai compte 20 millions d’habitants et 800 000 chiens, dont seulement 25% seraient correctement enregistrés. Ainsi, la nouvelle loi interdirait l’acquisition de plus d’un animal canin.

« Chaque famille est autorisée à avoir un seul chien« , a indiqué la municipalité sur son site internet. « Les gros chiens, les chiens féroces et l’élevage non réglementé de chiens sont interdits« , ajoute le texte. Une nouvelle réglementation  prévoit des amendes pouvant aller jusqu’à 5000 yuans (641 dollars) pour les contrevenants et la saisie des animaux.

Pour inciter les propriétaires de chiens à s’enregistrer, le prix de la licence annuelle, qui pouvait auparavant s’élever à 1000 ou 2000 yuans (110 ou 220 euros) selon les cas, sera désormais de 300 yuans (33 euros), y compris la vaccination et la puce d’identification.

Aujourd’hui, les propriétaires de chiens sont de plus en plus nombreux et les chiens de race s’achètent à prix d’or : en 2009, une habitante de Xian avait défrayé la chronique en se faisant livrer en Mercedes un chien qu’elle avait payé quatre millions de yuan. La classe bourgeoise investit affectivement, et dépense beaucoup : il n’est pas rare aujourd’hui de payer un chien 20 000 euro. Le marché du toilettage canin connaît également un véritable boom, et partout se multiplient les salons, les accessoires pour chien, les piscines pour chien…

Pékin compte même désormais un « Parc des animaux de compagnies » avec un restaurant pour maître et chien, un parcours d’agility, une chapelle et un cimetière pour chiens. Parfums, studios photo, rien n’est trop beau pour le meilleur ami de l’homme : une séance photo coûte pourtant 150 euros !

D’un autre côté la police de Pékin annonce elle, l’arrivée de plus de 120 chiens policiers, spécialement entraînés pour détecter explosifs ou drogues et qui patrouilleront dans les rues et les stations de métro de la capitale.

Ce n’est pas encore habituel pour la Chine d’utiliser des chiens pour la sécurité. Mais la police pékinoise multiplie les entraînements et envisage pour les trois prochaines années plus de 1000 chiens policiers pour assister les patrouilles au quotidien.

Après les avoir considérés comme des mets de choix, les chinois considèrent les chiens comme le symbole d’une certaine réussite sociale. Et développent les mêmes travers que les occidentaux avec un comportement compulsif et aberrant qui révèle un mal-être profond.