Chacun envisage la vieillesse à sa manière. On peut refuser d’y penser, parce que ça déprime. On peut mourir de peur et avaler de la DHEA et des Omega 3 pour freiner le processus des quatre fers.  Vouloir rester jeune à tout prix et faire du footing jusqu’à s’exploser les hanches ou du vélo, ou de la marche nordique. Se mettre au régime, faire des abdos et monter sur la balance tous les matins. Se teindre les cheveux, se faire refaire le sourire, lifter, abraser, liposucer…

"L'âge passe et ne touche pas le regard", Tahar ben Jelloun

Et on peut aussi baisser les bras, laisser tomber le sport, biner son potager ou s’enfermer dans son 2 pièces-cuisine et enfiler ses charentaises en regardant « Les feux de l’amour » juste avant de faire une petite sieste.

Pourquoi est-ce si difficile de vieillir ?

Parce que le fait de vieillir est un concept très jeune. Imaginez donc : au début du siècle, l’espérance de vie était de 50 ans. On vieillissait parce qu’on était usé.

Tout a changé en peu de temps, grâce à une amélioration notoire des conditions de vie. Mais pour beaucoup l’arrivée des 50 ans sonne le glas. Et pour ceux-là, qui pensent encore comme autrefois, au-delà, on est hors jeu. Hors circuit. Périmé. Bon à jeter.

Et ce n’est pas en France qu’on dira le contraire, malgré les articles tonitruants tels celui du Point sur la fameuse U-bend, ou « courbe du bonheur »…

Cherchez du travail après 50 ans, envoyez des CV, faites valoir diplômes et compétences…Et prenez du Prozac en attendant !

Cherchez un compagnon après 50 ans, inscrivez-vous sur un site de rencontre et mettez une photo de vous nature, non retouchée. Et prenez du Prozac en attendant.

Bref, nous ne sommes pas prêts ! Alors que faire ?

Se préparer une belle vieillesse

Comment ? En apprenant à manger sainement, en faisant de l’exercice régulièrement et régulièrement, en faisant fonctionner ses neurones grâce à une curiosité intellectuelle en éveillant, en apprivoisant son anxiété et se créant un réseau de relations.

Le cerveau est l’organe clé du vieillissement. Plus on le fait travailler, mieux on se porte, et plus on est capable de s’adapter, aux autres, au changement, à la nouveauté.

Bien vieillir, pour certains, c’est avoir une santé de fer et zéro problème. Mais vieillir bien, sereinement, heureusement, c’est (plus souvent qu’on le pense) le fait de personnes qui  ont eu des vies difficiles, et qui ont su rebondir.

Vieillir bien, c’est une sorte d’instinct de survie qui nous permet de sortir de situations problématiques.

Le travail, c’est la santé

Le pays qui a l’espérance de vie la plus élevée est le Japon, où l’alimentation est frugale (riz, poisson, soja, algues), la façon de vivre plutôt austère (mode de vie encore rural) et où hommes et femmes travaillent souvent encore à 70 ans. Et l’espérance de vie est de 85 ans pour les femmes et de 78 ans pour les hommes… Le pays compte  plus de  20 000 centenaires, dont plus de 80 %  sont des femmes. Le nombre de centenaires a doublé en 5 ans :  un Japonais sur cinq a plus de 65 ans, soit plus de 24 millions de personnes sur une population globale de 120 millions.

Il n’y a pas de médicament miracle

Bon, faisons un point : si on se bourre de vitamine C, on a des troubles intestinaux. Si on se gave de vitamine A, c’est le foie qui déguste. Si on avale de la vitamine D non-stop, on risque d’avoir des problèmes de reins.

En revanche, faire de l’exercice physique huile les articulations et assouplit les muscles, fait baisser la tension et améliore l’équilibre.

On n’a pas trouvé la pilule miracle qui nous gardera éternellement jeunes. Mais plus de 200 publications font état d’un lien positif entre spiritualité et état de santé. Les personnes qui se livrent à une pratique religieuse régulière ou qui font de la méditation bénéficient d’une meilleure espérance de vie.

Cultiver son optimisme, aimer la vie, rester zen et bienveillant, profiter de tout et des autres, vivre l’instant présent, voici déjà un bon programme.

N’oublions pas : l’âge c’est dans la tête !

(cf mon article du 8 juillet 2010, « L’âge, c’est dans la tête », à la rubrique « Bonus »).

(A lire : Le guide du bien vieillir, d’Olivier de Ladoucette, Ed. Odile Jacob)