les cures de jeûneLe jeûne est une pratique ancestrale devenue à la mode. Tout le monde jeûne, un peu, beaucoup. Certains le font pour maigrir, d’autres par souci de purifier leur corps, d’autres encore parce qu’ils pensent éradiquer ainsi certaines pathologies.

Mais le jeûne est-il toujours bénéfique ? Et surtout sans danger ? Essayons de faire le point sur cette pratique.

Pourquoi jeûne-t-on ?

On peut jeûner pour méditer, pour se retrouver, dans le cadre d’une pratique religieuse ou dans un but thérapeutique. On peut choisir sa façon de jeûner : du jeûne intermittent au jeûne alcalin en passant par le jeûne sec, le jeûne de 16 heures ou le jeûne hydrique…le choix est vaste.

Pour beaucoup, jeûner est associé au fait de nettoyer son corps. L’absence de nourriture permet l’absence de digestion et donc une économie d’énergie. Toutes les forces vitales de l’organisme sont orientées vers les fonctions d’élimination et de régénération.

Il faut distinguer le jeûne complet et les cures. Au cours d’un jeûne véritable, seule l’eau est permise et on recommande le repos complet. Les cures sont des diètes restreintes et comportent des jus de fruits ou de légumes et certains autres nutriments (céréales, pousses, infusions, bouillons…).

La durée idéale d’un jeûne serait de 7 jours. L’organisme peut se nettoyer en profondeur et les cellules se renouvellent complètement ; ainsi celles de l’intestin ont besoin de 72 heures seulement.

Mais certaines personnes entreprennent un jeûne plus long de 10, 15 ou même 21 jours. La plupart du temps ils choisissent de passer ce temps dans un établissement qui est censé les encadrer.

Quels sont les bienfaits reconnus du jeûne ?

Aucune donnée clinique ne peut étayer aujourd’hui le bien-fondé d’un jeûne à visée thérapeutique. Les bienfaits de cette pratique restent donc pour l’instant essentiellement théoriques. De nouvelles études sont en cours, en particulier sur l’utilisation du jeûne en cancérologie, dans le but de limiter les effets secondaires des chimiothérapies.

On peut cependant retenir que le changement d’alimentation aurait un effet bénéfique sur les douleurs articulaires et permettrait de réguler la tension. Jeûner pourrait aussi améliorer par la suite la qualité du sommeil en diminuant le nombre de réveils pendant la nuit. La restriction calorique et la meilleure sensibilité à l’insuline provoquées par le jeûne favoriseraient une perte de poids.

Mais la pratique du jeûne peut être risquée lorsqu’elle est réalisée dans de mauvaises conditions ou sur des personnes dont l’état de santé n’est pas adapté.

Que se passe-t-il dans notre corps pendant un jeûne ?

Au début le corps puise son énergie dans les nutriments consommés au cours du dernier repas. Une fois cette réserve épuisée, le foie utilise le glucose que nous avons stocké sous forme de glycogène afin de nourrir nos organes dits gluco-dépendants, en particulier le cerveau et les muscles. Une partie de l’énergie va aussi être puisée dans les réserves de graisses. Lors de cette période, on peut avoir faim, et ressentir de la fatigue.

Pendant les 2 ou 3 jours qui suivent, le corps cherche des voies alternatives pour s’adapter à cette privation de glucose. À partir des graisses, le foie va produire des substances appelées cétones ou corps cétoniques. Ces cétones vont alors se substituer au glucose et alimenter notre corps en énergie. Elles sont ensuite éliminées dans les urines.

La cétose

Quand il y a cétose, c’est-à-dire émission d’énergies alternatives dans le corps, la production de l’hormone de la faim, la ghréline, est ralentie ou même bloquée. On commence alors à perdre du poids, on retrouve de la vitalité, on ressent une sorte d’euphorie. Mais ce changement métabolique brutal peut aussi provoquer chez certains une sorte de crise de foie, appelée « crise d’acidose ». Elle se manifeste par des maux de tête, des nausées, et de fortes douleurs abdominales. Il faut quand même savoir qu’une crise d’acétone sévère peut conduire jusqu’à un coma profond.

C’est là qu’un bon encadrement médical est essentiel. Dès le début d’une cure de jeûne, le patient doit subir des contrôles de sa glycémie et de son taux de cétone. S’il y a un incident de parcours, il doit immédiatement arrêter de jeûner, manger en petite quantité des sucres lents et boire de l’eau sucrée.

Les « cliniques » de jeûne

Aujourd’hui, en France, le jeûne à visée thérapeutique n’est pas proposé dans un cadre médicalisé.

Dans certains autres pays (Allemagne, Suisse, Espagne, Russie, États-Unis), on peut pratiquer le jeune sous surveillance médicale. Les établissements sont des instituts qui se baptisent « cliniques ». Ils préconisent le plus souvent la méthode Buchinger: on renoncera volontairement à toute nourriture venant de l’extérieur pour vivre un certain temps de ses propres réserves de graisse. Selon eux, « jeûner permettrait ainsi de nettoyer cellules et tissus en profondeur, tout en réduisant l’ensemble des processus inflammatoires et en améliorant les douleurs et les restrictions de mobilité. La clé de la réussite [du] jeûne réside dans la reprise alimentaire progressive, une étape cruciale qui s’effectue sur quatre jours ».

Un menu appétissant (si l’on peut dire) qui attire chaque année chez eux des patients très fortunés à la recherche de leur jeunesse perdue. Les kilos s’envolent, et, en même temps, on nettoie le colon, on enveloppe, et on masse. Que du bonheur ! Ou, comme indiqué sur le site, un programme « pour une vie saine et comblée ».

Les cures des cliniques Buchinger-Wilhelmi vont de 3 à 28 jours. Les tarifs sont variés, toujours plus hauts: de plus de 3000€ à plus de 10 000€ selon les prestations retenues, le type de chambre, les soins supplémentaires…Tout ce qui « dépasse » est payant : le moindre médicament pour un mal de tête ou autre est facturé à la fin du séjour. Pour jeûner selon cette méthode réputée, il vaut mieux être fortuné et en bonne santé !

En France, le corps médical est plutôt sceptique et recommande une extrême prudence. Les médecins mettent l’accent sur les effets secondaires des jeûnes :  carences en vitamines, perte de poids, modification corporelle, l’effet rebond et installation d’un surpoids voire d’une obésité.

(A consulter :https://www.reflexologie-sante.fr/jeuner-le-soir-cest-mieux/https://psychonutritionbordeaux.com/https://www.lapresse.ca/)